Lagos, Nigeria – 13 septembre 2023
« L’indépendance n’est que le prélude d’un combat nouveau et plus complexe pour la conquête du droit de gérer nous-mêmes nos questions économiques et sociales »-Kwame Nkrumah, panafricaniste et père de l’indépendance africaine.
« Cette déclaration faite il y a plus de 60 ans reste plus que jamais d’actualité. Elle souligne qu’en dépit de l’indépendance politique, l’émancipation de l’Afrique est loin d’être achevée et que la quête de l’indépendance économique est toujours d’actualité. Cette quête se poursuit et nous oblige à travailler de manière collective en vue de trouver des solutions africaines aux défis auxquels notre continent est confronté », a déclaré Mme Kanayo Awani, Vice-Présidente exécutive d’Afreximbank, en charge de la Banque du commerce intra-africain, Mme Awani a également lancé un appel au Nigeria pour qu’il prenne la tête du commerce africain, dans son discours d’ouverture prononcé à l’occasion de la tournée de présentation commerciale de haut niveau à Lagos, au Nigéria.
Mme Awani a en outre encouragé les secteurs public et privé nigérians à s’engager de manière plus active, à tirer parti de ces opportunités pour développer leurs activités, à stimuler le commerce intra-africain et à soutenir l’intégration économique dans le cadre de la Zone de libre-échange de l’Afrique. Cette foire commerciale est destinée à combler le fossé en matière d’informations sur le commerce et le marché.
« C’est pourquoi, je demande au gouvernement, aux institutions financières et aux États de soutenir et de parrainer les participants pour qu’ils viennent à la foire commerciale en Égypte », a poursuivi Mme Awani, qui rappelle qu’Afreximbank a investi plus de 36 milliards de dollars US dans l’économie nigériane depuis sa création en 1993, grâce à ses initiatives de financement du commerce et des projets. Ce soutien a couvert une série de secteurs et d’industries, y compris l’énergie, les transports, les services financiers, les soins de santé, l’industrie manufacturière et l’infrastructure commerciale.
« Afreximbank reste déterminée à contribuer à la croissance économique du Nigeria, comme en témoignent plusieurs projets phares en cours », a-t-elle réitéré. Ces projets comprennent le Centre médical africain d’excellence (AMCE) doté de 500 lits, d’une valeur de 300 millions de dollars US, en cours de construction à Abuja, en partenariat avec le King’s College de Londres, le Centre africain de commerce (AATC) d’Afreximbank, situé également à Abuja, et le Centre africain d’assurance qualité (AQAC) à Shagamu, dans l’État d’Ogun, qui est déjà opérationnel.
Mme Awani a par ailleurs rappelé qu’Afreximbank est non seulement le fer de lance de l’IATF pour soutenir la ZLECAf, mais aussi à l’avant-garde du soutien au commerce africain. La Banque a aussi mis au point des instruments de financement et de facilitation pour soutenir le commerce et l’investissement.
Mme Awani a souligné qu’« Afreximbank prévoit de doubler son financement du commerce intra-africain pour atteindre 40 milliards de dollars US sur une base renouvelable d’ici 2026, contre 20 milliards de dollars US en 2021 ».
Les entreprises nigérianes sont en pole position pour tirer la croissance du commerce intra-africain et étendre rapidement leur présence sur tout le continent, selon les experts qui ont participé aujourd’hui à la tournée d’information commerciale de haut niveau à Lagos, au Nigéria. Ezra Yakusak, le Président-Directeur général du Conseil nigérian de promotion des exportations (NEPC), a expliqué comment le NEPC pilote la participation du Nigéria à l’IATF tout en mettant en exergue les avantages de la foire commerciale pour les entreprises nigérianes.
La tournée de présentation de haut niveau de l’IATF à Lagos a en outre été marquée par deux tables rondes très instructives : La croissance du commerce intra-africain dans un contexte de défis géopolitiques régionaux et mondiaux croissants ». Intong Eric Monchu, Directeur régional des opérations pour l’Afrique de l’Ouest anglophone (Afreximbank), a déclaré que la mise en œuvre de la ZLECAf était le fil conducteur de la stratégie d’Afreximbank ajoutant que le continent « doit cesser d’être le dernier en termes de commerce et adapter les solutions africaines aux défis africains ».
S’exprimant sur le Nigeria, Leonard Kange, chef de la Division Financement des entreprises à la Bank of Industry, a déclaré : « Le pays est vulnérable à la volatilité en raison de l’exportation de matières premières. On exporte de l’argent et on importe de la pauvreté. Il est très important de soutenir et de développer notre base industrielle, de la soutenir et de lui permettre de se développer ». Olatayo Omidiji, DGM/Responsable de la Communication stratégique et d’entreprise de la Nigeria Export-Import Bank, a, pour sa part, appelé le Nigeria à développer l’infrastructure et la technologie pour la fabrication afin d’être compétitif au niveau, étant donné que le commerce mondial est essentiellement constitué de produits finis manufacturés : Le point de départ est d’ajouter de la valeur aux matières premières ».
Lors de la deuxième session, intitulée « Que doit faire le Nigeria pour tirer parti de la ZLECAf? », les panélistes ont fourni des indications utiles sur la localisation de la fabrication avec des produits de qualité conformes aux normes internationales et sur l’amélioration des infrastructures de transport.
Les services financiers et la mode ont été désignés comme faisant partie des secteurs nigérians susceptibles de bénéficier le plus de la ZLECAf, et les banques ont été invitées à soutenir les PME en leur facilitant l’accès au financement. M. Singh a souligné que le Nigeria était bien parti pour connaître une croissance exponentielle, le secteur automobile étant sur le point de connaître une évolution dynamique grâce à l’adoption de nouvelles technologies. Le riz est un exemple de la capacité de transformation du Nigeria : il y a deux ans, le riz était importé, mais aujourd’hui, le Nigeria est autosuffisant en matière de riz. M. Emeka Uzomba, Conseiller principal au Secrétariat de la ZLECAf, a évoqué les principaux avantages de la ZLECAf, qui constitue l’outil de développement le plus important pour l’Afrique, en créant un vaste bloc commercial qui permet de changer d’échelle et d’encourager la localisation de l’industrie manufacturière. Il a également parlé de l’amélioration des normes et de la qualité des produits, de l’efficacité des processus, des infrastructures et du commerce des services, appelant le secteur privé à jouer son rôle.
Dans son allocution de clôture, M. Amr El Tantawy, chef du Bureau commercial de l’ambassade de la République arabe d’Égypte au Nigeria, a rappelé aux délégués que l’IATF2023 est un événement très important sur le plan commercial et économique pour les pays africains. « Des événements comme celui-ci sont le reflet fidèle de notre ferme engagement à concrétiser le développement économique qui serait stimulé par la mise en œuvre intégrale de la ZLECAf, qui est sur le point de redéfinir les fortunes économiques africaines pour l’avenir».
Le Nigeria a beaucoup à gagner de l’IATF2023, ayant joué un rôle important dans le succès de l’IATF2021 à Durban, en Afrique du Sud, où il a représenté 39 % (16,5 milliards de dollars US) du total des 42,1 milliards de dollars US d’accords commerciaux et d’investissement signés ; 14,1% (4 500) des 32 000 visiteurs et 15,8% (237) des 1 501 exposants. On s’attend donc à ce que le Nigeria dépasse ce chiffre à l’IATF 2023, où il devrait conclure 17,2 milliards de dollars US (40 %) du total des accords commerciaux et d’investissement, représentant respectivement 10 500 (30 %) et 400 (25 %) des visiteurs et exposants.
L’événement a servi de tribune d’informations pour la communauté des affaires nigériane en prélude à la troisième Foire commerciale intra-africaine (IATF2023) Organisée par la Banque africaine d’Afreximbank en collaboration avec l’Union africaine (UA) et le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine, l’IATF2023 se tiendra du 9 au 15 novembre 2023 au Caire, en Égypte. L’IATF 2023 devrait déboucher sur la conclusion d’accords commerciaux et d’investissement de l’ordre de 43 milliards de dollars US tout en attirant plus de 1600 exposants et plus de 35000 délégués et visiteurs professionnels.
Pour s’inscrire à l’IATF2023, les exposants, les acheteurs, les visiteurs professionnels et les délégués doivent se rendre sur le site www.intrafricantradefair.com pour obtenir leur place à l’événement.
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À propos de la Foire commerciale intra-africaine (IATF2023)
Organisée par la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank), en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (CUA) et le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la Foire commerciale intra-africaine (FCIA) vise à fournir une plate-forme unique pour faciliter l’échange d’informations sur le commerce et l’investissement afin de soutenir le développement du commerce et de l’investissement intra-africains, en particulier dans le contexte de la mise en œuvre de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). La Foire commerciale intra-africaine a pour objectif de rassembler les acteurs continentaux et internationaux afin qu’ils présentent et exposent leurs biens et services, et qu’ils explorent les opportunités d’affaires et d’investissement sur le continent. L’IATF offre en outre une plateforme pour partager des informations sur le commerce, les investissements et le marché avec les parties prenantes et permet aux participants d’examiner et d’identifier des solutions aux difficultés auxquelles sont confrontés le commerce et l’investissement intra-africain. Outre les participants africains, la foire commerciale est ouverte aux entreprises et aux investisseurs de pays non africains qui souhaitent faire des affaires en Afrique et soutenir sa transformation grâce à l’industrialisation et au développement des exportations.
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