Le Président Oramah fait une intervention lors de la 8e Conférence biennale Goddy Jidenma

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déclare que les avancées économiques de l’Afrique dépendent de sa réponse à une démondialisation sans précédent

Lagos, Nigeria, 26 février 2024 : – La façon dont l’Afrique et le reste du monde en développement manœuvrent pour relever les défis émergents présentés par la démondialisation sans précédent du monde pourrait potentiellement favoriser ou gâcher leurs progrès économiques dans les années à venir, a déclaré vendredi le Professeur Benedict Oramah, Président d’Afreximbank et du Conseil d’administration de la Banque.

Lors d’un exposé intitulé « The Trade Route to Poverty Reduction in Africa in a De-globalising World » (La voie commerciale vers la réduction de la pauvreté en Afrique dans un monde en voie de démondialisation), à l’occasion de la huitième Conférence biennale de la Fondation Goddy Jidenma à Lagos, le Professeur Oramah a fait remarquer que l’économie mondiale avait changé de manière significative ces dernières années et était devenue plus fracturée et fragmentée, tandis que les piliers fondamentaux qui soutenaient la croissance mondiale et la réduction de la pauvreté avaient presque été démantelés.

« En effet, le monde se démondialise à un rythme sans précédent et les conséquences pour les pays en développement pourraient être désastreuses », a-t-il averti.

Le Professeur Oramah a expliqué aux invités que l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) offrait à l’Afrique l’occasion de prendre son destin en main en ouvrant des chaînes d’approvisionnement régionales qui favoriseraient la croissance économique et le développement.

Citant des estimations de la Banque mondiale, le Président a déclaré que la ZLECAf devrait sortir 30 millions d’Africains de l’extrême pauvreté tout en augmentant les revenus de près de 68 millions d’autres personnes qui vivent avec moins de 5,50 dollars par jour. De même, selon le Professeur Oramah, la ZLECAF devrait accroître les revenus de l’Afrique de 7 % pour atteindre 450 milliards de dollars US d’ici 2035 ainsi que les exportations du continent de 560 milliards de dollars US, essentiellement dans le secteur manufacturier. Il ajoute que la ZLECAf devrait également favoriser une hausse des salaires de 10,5 % pour les femmes et de 9,9 % pour les hommes ; et faire grimper les salaires des travailleurs qualifiés et non qualifiés.

Notant que 54 pays et 47 pays ont respectivement signé et ratifié l’accord, il a annoncé qu’Afreximbank et le Secrétariat de la ZLECAf ont créé un Fonds d’ajustement de la ZLECAf afin de compenser les pertes de recettes tarifaires subies par les pays éligibles à la suite de la mise en œuvre de la ZLECAf. Le fonds d’ajustement fournira en outre des fonds aux pays et aux entreprises pour leur permettre de s’adapter de manière ordonnée au nouveau régime commercial.

Le Président Oramah a soutenu que pour éviter d’être victime du malaise qui a eu un impact négatif sur la mondialisation, la ZLECAf doit être complétée par la libre circulation des Africains à travers le continent, avec le droit de travailler. Il a ajouté que pour faire face aux obstacles posés par le manque d’accès aux informations sur le commerce et l’investissement, Afreximbank a mis à disposition une plate-forme d’information commerciale basée sur l’intelligence artificielle sous le nom de Tradar Intelligence. Pour la même raison, la Banque collabore avec la Commission de l’Union africaine (CUA), le Secrétariat de la ZLECAf et d’autres partenaires pour accueillir la Foire commerciale intra-africaine biennale dont les trois premières éditions tenues depuis 2018 ont attiré plus de 70 000 visiteurs, 4 000 exposants et environ 120 milliards de dollars US.

Par ailleurs, en guise de solution aux 42 systèmes de paiement éparpillés à travers l’Afrique, Afreximbank, en partenariat avec la CUA et le Secrétariat de la ZLECAf, avait lancé le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), qui domestique tous les paiements commerciaux intra-africains. Afreximbank soutient ce système avec un fonds de règlement de 3 milliards de dollars US. D’ici mai 2024, une plateforme d’échange de monnaies africaines sera également lancée sous les auspices du PAPSS.

La Banque soutient en outre l’émergence de sociétés de commerce d’exportation (ETC) à travers l’Afrique pour agir en tant qu’agrégateurs afin de créer un volume important d’échanges permettant d’attirer une plus grande valeur et de résister à la concurrence, a-t-il fait savoir. Étant donné que les PME d’Afrique et d’autres régions en développement qui participent directement au commerce mondial doivent rivaliser avec les multinationales et les grandes entreprises, leurs chances de réussite ou de survie sont marginales, voire nulles, a-t-il expliqué.

« Il est désormais possible pour un petit agriculteur du Malawi d’utiliser son téléphone portable pour acheter un film de Nollywood en streaming et de payer en kwacha malawien tandis que le vendeur au Nigeria reçoit des nairas », s’est réjoui le Professeur Oramah. « Nous arrivons au stade où un Égyptien pourra acheter des actions à la bourse nigériane en payant en livres égyptiennes ».

Il est également nécessaire de combler résolument le déficit de financement du commerce intra-africain, estimé à plus de 50 milliards de dollars US par an, a-t-il ajouté, précisant que la Division du Commerce intra-africain d’Afreximbank a décaissé plus de 40 milliards de dollars US depuis 2016, avec un encours d’environ 11 milliards de dollars US, ce qui représente environ 28 % du portefeuille de prêts de la Banque.  

Parmi les autres initiatives lancées par Afreximbank, figurent le lancement d’un Régime collaboratif africain de garantie de transit, qui permet d’utiliser une seule caution de transit pour traverser plusieurs frontières, répondant ainsi aux défis auxquels sont confrontés les 16 pays enclavés du continent ; le soutien à l’harmonisation des normes commerciales par le biais de l’Organisation régionale africaine de normalisation (ARSO), qui a vu l’harmonisation d’environ 155 normes, ainsi que la création du Centre africain d’assurance qualité (AQAC), une filiale indirecte de la Banque, qui développait des centres d’essai, d’inspection et de certification dans les pays où l’infrastructure de qualité était faible.

La Conférence biennale Goddy Jidenma est organisée pour honorer la mémoire de Goddy Jidenma, architecte nigérian de premier plan décédé en 2006.  

La communication du Professeur Oramah fait suite aux interventions du Professeur Ali Mazrui, politologue africain de renommée internationale, du Professeur Elaigwu, Président de l’Institute of Governance and Social Research, Jos, Nigeria) du Professeur Pat Utomi, fondateur et PDG du Center for Values in Leadership, du Professeur Kingsley Moghalu, ancien candidat à la présidence du Nigeria, du Professeur P.L.O. Lumumba, éminent panafricaniste, et du Professeur Attahiru Jega, ancien Président de la Commission électorale nationale indépendante du Nigeria.

– FIN –

À propos d’Afreximbank : 

La Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) est une institution financière multilatérale panafricaine dédiée au financement et à la promotion du commerce intra et extra-africain. Depuis 30 ans, Afreximbank déploie des structures innovantes pour fournir des solutions de financement qui facilitent la transformation de la structure du commerce africain et accélèrent l’industrialisation et le commerce intrarégional, soutenant ainsi l’expansion économique en Afrique. Fervente défenseur de l’Accord sur la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), Afreximbank a lancé les opérations d’un système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) qui a été adopté par l’Union africaine (UA) comme la plateforme de paiement et de règlement devant appuyer la mise en œuvre de la ZLECAf. En collaboration avec le Secrétariat de la ZLECAf et l’UA, la Banque a entrepris de mettre en place un Fonds d’ajustement de 10 milliards de dollars US pour aider les pays à participer de manière effective à la ZLECAf. Au 31 septembre 2023, le total des actifs et des garanties de la Banque s’élevait à environ 33,4 milliards de dollars US et les fonds de ses actionnaires s’établissaient à 5,8 milliards de dollars US. La Banque a décaissé plus de 104 milliards de dollars US entre 2016 et 2023. Afreximbank est notée A par GCR International Scale, Baa1 par Moody’s, A- par Japan Credit Rating Agency (JCR) et BBB par Fitch. Au fil des ans, Afreximbank est devenue un groupe constitué de la Banque, sa filiale de financement à impact appelée Fonds de développement des exportations en Afrique (FEDA), et sa filiale de gestion d’assurance, AfrexInsure, (les trois entités forment « le Groupe »).

Pour de plus amples informations, visitez : www.afreximbank.com

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