Conférence de l’IATF 2021 : Les institutions financières mul-tilatérales s’engagent à soutenir les PME en Afrique

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Les petites et moyennes entreprises sont le « socle des économies africaines », ont convenu les représentants des institutions financières multilatérales, s’engageant à développer les PME du continent. Ces responsables financiers se sont exprimés lors d’une table ronde sur leur rôle de collaboration dans la croissance économique, à l’occasion de la Foire commerciale intra-africaine 2021 (IATF 2021) qui se déroule à Durban, dans le KwaZulu Natal, en Afrique du Sud.

Ouvrant les discussions, M. Amr Kamel, Vice-président exécutif d’Afreximbank, chargé du Développement des affaires et des Services bancaires aux entreprises, a reconnu l’importance du commerce en Afrique, qui est l’un des catalyseurs du développement économique. Les PME représentent 90 % des économies africaines, mais sont parfois mises à l’écart lorsque les possibilités de financement et d’investissement sont à l’étude. « Le commerce est essentiel au développement économique de l’Afrique, et même si elles en sont les moteurs économiques les plus importants, les PME reçoivent le moins de soutien », a-t-il déclaré.

Les devises représentent un enjeu crucial pour le commerce en Afrique, en particulier au niveau des PME. Le Directeur général de la Banque Arabe de Développement Économique (BADEA), Dr Sidi Ould Tah, a manifesté son intérêt pour un partenariat avec Afreximbank afin de développer un système de paiement intégré. Il est favorable à l’utilisation de l’infrastructure actuelle de la BADEA avec celle du système révolutionnaire de paiement et de règlement panafricain (PAPSS) d’Afreximbank afin de faciliter davantage les opérations économiques des PME. Le PAPSS est une infrastructure de marché financier révolutionnaire qui facilite les paiements transfrontaliers instantanés en devises locales entre les marchés africains.

Ces institutions financières multilatérales sont uniques dans leur approche de l’Afrique. Leur objectif est aligné sur leur engagement à promouvoir le commerce comme vecteur de développement économique ; quoique ces institutions soient moins importantes que leurs répliques mondiales. « Nous nous intéressons au commerce, à la production et à la diversification en Afrique », a indiqué M. Admassu Tadesse, Directeur général de la Banque du Commerce et du Développement du COMESA {Trade and Development Bank}.

Comme dans tous les secteurs, la pandémie de coronavirus a obligé les institutions financières multilatérales à revoir leurs opérations et à innover dans leur prestation de services sur le continent africain. M. Solomon Quaynor, Vice-président chargé du Secteur privé, de l’infrastructure et de l’industrialisation à la Banque africaine de développement (BAD) a expliqué que la BAD a choisi d’augmenter ses opérations afin de faire face aux perturbations que la pandémie a causées à tous les systèmes financiers. La BAD a donc créé une obligation sociale « Combattre la COVID-19 » d’un montant de 3 milliards de dollars US pour aider l’Afrique à répondre aux perturbations de la pandémie.

La plupart des gouvernements africains sont lourdement endettés et sont devenus dépendants de l’aide des pays développés. « Il est sous-entendu que le Nord sait ce qu’il fait et ne connaîtra pas de crise, mais que le Sud ne sait pas ce qu’il fait et devra être renfloué », a expliqué Sanjeev Gupta, Directeur exécutif et membre du Conseil d’administration de l’Africa Finance Corporation. Cependant, la COVID-19 a pris le Nord et le Sud au dépourvu, et pour la première fois depuis des décennies, le Nord a réorienté ses canaux d’aide vers l’intérieur et l’aide au Sud s’est tarie. « Nous avons choisi de réévaluer notre capacité à soutenir l’Afrique en vue de lui venir en aide et nous avons innové dans nos offres pour la fourniture d’un fonds de 2 milliards de dollars US visant à résoudre les défis immédiats de l’Afrique. Cela prouve que si nous nous concentrons sur ce que nous pouvons contrôler, l’argent sera disponible pour ce qui est nécessaire », a-t-il ajouté.

L’ingénieur Hani Salem Sonbol, Directeur général de la Société islamique internationale de financement du commerce (SIFC), a rappelé le mandat de la SIFC qui consiste à soutenir les pays membres dans les bons et les mauvais moments. Il a souligné que ce modèle d’entreprise a été affiné à chaque crise financière mondiale ; ce qui a permis à la SIFC de soutenir, de manière concrète, les pays membres africains pendant la pandémie. « Nous avons un programme 3-R d’une valeur de 2,3 milliards de dollars US qui nous a permis de répondre aux besoins urgents de l’Afrique en matière de services de santé, d’aider à la reprise et de relancer les mesures de redressement à plus long terme », a-t-il déclaré.

Serge Ekue, Président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), a souligné la nécessité pour les institutions financières multilatérales de se concentrer sur un niveau holistique de soutien à l’Afrique. « Nous devons favoriser le développement des infrastructures, de l’énergie, de l’agriculture pour la sécurité alimentaire et l’agrobusiness, de l’immobilier pour le logement social et des secteurs de la santé et de l’éducation », a-t-il soutenu. Cette approche consistant à fournir des solutions qui vont au-delà des besoins des entreprises a été réitérée par Dr Tah. La BADEA finance actuellement une étude de faisabilité d’un projet de connectivité Internet dénommé “One Africa”, qui contribuera à améliorer, de manière considérable, la communication au sein du continent et catalysera ainsi la réalisation de l’objectif visé », a-t-il indiqué.

En se tournant vers l’avenir de l’Afrique, Afreximbank a expliqué comment les entreprises africaines pourraient accéder au Fonds pour le développement des exportations en Afrique (FEDA) afin de permettre au continent de franchir une nouvelle étape dans le domaine du commerce. M. Emmanuel Assiak, Directeur général par intérim du FEDA, a affirmé que le Fonds était un investissement d’impact. « Le FEDA est l’une de nos initiatives à valeur ajoutée pour l’Afrique. Nous avons trois objectifs : soutenir les entreprises dans la chaîne de valeur intra-africaine, soutenir les entreprises dans les exportations à valeur ajoutée et, enfin, nous concentrer sur l’industrialisation et impliquer les partenaires pour les assister dans une perspective d’équité dans le passage des entreprises locales à l’exportation dans la région ». Cet engagement d’Afreximbank en faveur de l’Afrique s’est traduit par la création d’un fonds de 500 millions de dollars US qui ciblera les secteurs qui n’étaient pas desservis auparavant par les fonds privés.

Pour de plus amples informations sur l’IATF2021, veuillez consulter le site www.intrafricatradefair.com