L’avenir de l’Afrique dépend en grande partie de sa capacité à autonomiser ses jeunes et à leur permettre de concrétiser leur potentiel de transformation.

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Bolanle Austen-Peters, fondatrice de Terra Kulture et de BAP Productions

Bolanle Austen-Peters, fondatrice de Terra Kulture et de BAP Productions, a remis en question la détermination des décideurs africains à autonomiser la jeunesse en déclarant : « Si nous ne pouvons pas donner aux jeunes les moyens de réaliser les rêves de la ZLECAf, que leur disons-nous vraiment à propos de ces accords que nous signons et qui sont censés leur être bénéfiques ? ».

Elle a ouvert une session qui visait à mettre en avant le thème des 29es  Assemblées annuelles 2022 de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) : « Réaliser le potentiel de la ZLECAf à l’ère post COVID-19 – Tirer parti du pouvoir de la jeunesse ».

L’Afrique regorge de jeunes avec un formidable sens de l’entrepreunariat et le continent devrait compter 950 millions de personnes âgées de 24 ans ou moins d’ici 2050. Pour Mme Bolanle, pour que ces jeunes ne se contentent pas de s’en sortir, mais qu’ils s’en sortent bien, il est essentiel d’investir dans leur éducation, notamment en ce qui concerne les objectifs de la ZLECAf et la manière dont elle les affecte, afin de les propulser au niveau supérieur, ainsi que dans l’amélioration des infrastructures et la mise à disposition de financements leur permettant de franchir les frontières et de créer des entreprises innovantes sur le continent. Et pour étayer son argument, elle indique que l’Afrique n’a qu’à voir comment les jeunes ont répondu aux problèmes du continent pendant la pandémie.

Au cours de la pandémie, les jeunes Africains ont prouvé qu’ils pouvaient agir rapidement pour trouver des solutions immédiates aux problèmes qui se posaient. L’une des solutions les plus innovantes qu’ils ont apportées a consisté à utiliser leur connaissance de la technologie pour organiser et diffuser des informations essentielles sur la Covid-19. Par exemple, le Nigérian Isaac Olufadewa a produit des infographies « Stop Covid-19 » dans plus de soixante langues africaines locales afin de diffuser des informations précises sur la pandémie par l’intermédiaire de son organisation, The Slum and Rural Health Initiative. Il ne s’agit là que d’un exemple de la manière dont les jeunes peuvent avoir un impact sur des vies au-delà des frontières, et la ZLECAf peut faire en sorte que cela fonctionne.

Lors d’un débat, Mme Marlene Ngoyi, Directrice générale du Fonds de développement des exportations en Afrique (FEDA), filiale d’Afreximbank axée sur le développement, a déclaré : « Les jeunes sont les principaux consommateurs de biens et de services africains. Ils sont également les principaux contributeurs d’impôts pour les pays africains et donc les moteurs des économies locales. Il est donc absolument inacceptable que l’Afrique laisse sa jeunesse sans perspectives d’emploi et ne se soucie pas de son pouvoir d’achat ».

Mme Marlene Ngoyi, Directrice générale du Fonds de développement des exportations en Afrique (FEDA)

Et alors que la ZLECAf se dirige vers sa prochaine phase de mise en œuvre, il est vital que les gouvernements prennent en considération la manière dont les voix des jeunes peuvent être incluses dans cette marche vers leur autonomisation. Le document de politique de la ZLECAf promet d’exploiter les idées, solutions et actions innovantes des jeunes pour résoudre les défis continentaux.

Pour ce faire, il faudra tenir compte des éléments suivants : 

  • Facilitation de l’accès au marché pour leurs biens et services 
  • Accès à la « finance patiente » et au « capital intelligent » pour stimuler leurs innovations .
  • Inclusion dans les décisions prises qui tiennent compte de leurs intérêts et de leurs voix 
  • Atténuation des tensions découlant des migrations intrarégionales et internationales 
  • Sensibilisation constante des jeunes aux opportunités offertes par l’accord.
  • Renforcement des réseaux de jeunes et des organisations de soutien aux entreprises afin de s’assurer que les jeunes ne sont pas surreprésentés . 

Mme Marlene Ngoyi, Directrice générale du FEDA, a poursuivi en ces termes : « Par le biais du FEDA, Afreximbank s’est engagée à investir dans le « financement patient » et le « capital intelligent » destinés aux entreprises, notamment celles dirigées par des jeunes. Le FEDA a fourni un fonds d’emprunt et, plus important encore, nous travaillons sur le Fonds de capital-risque précoce pour permettre aux entreprises de se développer. Ce sont là quelques-uns des instruments qui favoriseront la participation des jeunes à la mise en œuvre de la ZLECAf et qui, de par leur conception, les rendront autonomes dans le processus ».

En 2021, Afreximbank a annoncé l’octroi d’un financement et d’un soutien technique à l’Alliance des jeunes pour le leadership et le développement en Afrique (YALDA), un organisme international à but non lucratif qui offre une plateforme aux jeunes Africains, les encourageant à participer à la mise en œuvre de la ZLECAf. Dans le cadre d’une campagne intitulée « Umoja Africa – Contribution des jeunes à la mise en œuvre de la ZLECAf », YALDA utilise diverses plates-formes pour sensibiliser les jeunes aux concepts, avantages et opportunités qu’offrent l’intégration régionale et le commerce intra-africain.

Les jeunes sont une force phénoménale pour répondre aux défis actuels de l’Afrique et ils offrent l’espoir dont on a tant besoin, surtout lorsqu’ils sont associés aux banques, aux gouvernements et aux sociétés civiles. Leur autonomisation est essentielle.