L’accès au financement pour les MPME d’Afrique devrait être une priorité pour leur permettre de jouer leur rôle de moteur principal du développement économique futur du continent et de la création d’emplois, a déclaré Jean-Louis Ekra, ancien Président de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank).
Dans une présentation liminaire précédant une table ronde sur le rôle des IFD et des banques d’import-export à l’occasion des 29es Assemblées annuelles d’Afreximbank (AAM2022) dans la nouvelle capitale administrative de l’Égypte, M. Ekra a fait remarquer que les MPME avaient besoin de financements pour s’installer, acheter leurs actifs productifs et opérationnels, payer les salaires, les fournitures et les factures, et disposer d’un fonds de roulement suffisant et de financements pour le commerce.
Au cours de la discussion, les panélistes ont recommandé que le soutien aux MPME africaines comprenne les éléments suivants :
- L’approbation de nouveaux produits, tels que l’affacturage, par les régulateurs ; dans la mesure où ces produits pourraient débloquer le fonds de roulement des MPME. Les Exims, tels que l’Exim indien, Afreximbank et la Nigerian Export-Import Bank (Nexim), ont contribué à élargir leur accès en travaillant avec les régulateurs.
- La Banque centrale d’Égypte, qui est en train de mettre en place une agence de crédit à l’exportation pour aider les exportateurs à accéder au crédit, devrait travailler avec Nexim sur les domaines de la diligence raisonnable afin que les exportateurs et les importateurs des deux pays puissent collaborer plus étroitement et donc accroître les liens commerciaux.
- Les banques extérieures et les IFD devraient jouer un rôle de plaidoyer et de conseil afin de créer l’environnement adéquat pour soutenir l’industrie et l’intégrer dans les chaînes de valeur locales.
- Bien que le coût du capital soit un problème, il n’est pas une préoccupation car il existe de nombreuses autres solutions qui peuvent être exploitées pour diversifier les financements. Afreximbank a créé une facilité de dépôt de la banque centrale afin que les réserves nationales puissent être utilisées pour développer de nouvelles solutions, y compris celles liées aux MPME.
- Les institutions financières de développement devraient continuer à accorder des lignes de crédit aux banques commerciales pour qu’elles puissent financer les petites et moyennes entreprises d’Afrique. Elles devraient par ailleurs continuer à partager ou à transférer le risque aux banques commerciales, permettant ainsi aux IFD de soutenir les MPME dans les pays où elles n’ont pas de présence locale. En outre, les Eximbanks (banques d’import-export) devraient faciliter la répartition des risques en tant qu’intermédiaire entre les IFD et les banques commerciales.